L’histoire de l’entreprise Pigeard commença en 1863 sous le règne de Napoléon III par Auguste Pigeard. Depuis maintenant six générations, la famille Pigeard a toujours dirigé cette entreprise d’optiques de père en fils. 

Auguste était maître coutelier originaire d’Authon-du-Perche et créa sa première échoppe en 1863 rue Giroust, à Nogent-le-Rotrou. Rapidement, il développa un rayon d’optique car il travaillait le métal pour ses couteaux et les meules qu’il utilisait permettaient d’aiguiser des lames mais aussi de travailler les verres de lunettes. Héros de la guerre de 1870 pour avoir volé des fusils aux allemands, il faillit être fusillé et notre histoire aurait pu s’arrêter là. Par chance, un général allemand le sauva de la peine de mort car Auguste Pigeard avait soigné son fils blessé quelques temps auparavant. La guerre terminée, il retourna à son ouvrage jusqu’à sa mort en avril 1900.

Son fils Georges Pigeard (premier du nom, puisque deux autres Georges Pigeard allaient ensuite lui succéder) reprit l’entreprise familiale à cette date. Ce dernier avait appris l’optique à Paris et était lui aussi maître coutelier de Thiers. Grâce à son talent d’artisan reconnu dans toute la région (il reçut de nombreux prix dans bons nombres de concours), il fit la réputation des couteaux Pigeard, gage d’une très grande qualité. Sous son impulsion, l’optique prit plus d’ampleur pour devenir vers la fin des années 30 la principale activité de l’entreprise (la concurrence industrielle en coutellerie avait pris dès le début du siècle une ampleur très importante, mettant à mal cette activité pour les artisans couteliers). Il mourût en 1939 juste avant que la Seconde Guerre mondiale n’éclate. En juin 1944 suite au bombardement de Nogent-le-Rotrou, son magasin fut totalement détruit, effaçant d’un coup près de 80 ans d’histoire familiale et toute trace de ce passé glorieux. Après cette catastrophe, l’histoire de l’entreprise aurait pu, de nouveau, se terminer là ; mais son fils (Georges Pigeard, second du nom) n’avait pas dit son dernier mot… 

Il déplaça l’activité au 6 rue de Sully. Ce dernier, ainsi que sa femme Fernande, opticiens de métier tous les deux, développèrent la société en se déplaçant chaque semaine sur les marchés de la région. Georges Louis Henri Pigeard (troisième du nom) y réalisait les examens de vue dans les lobbys des hôtels et livrait la semaine suivante l’équipement à ses clients. Ainsi l’entreprise Pigeard connut à partir de cette époque une renommée dans tout le Perche. Mais à la fin des années 50, la loi encadrant les opticiens devint plus contraignante et interdit à ces derniers la possibilité de se déplacer hors de leur boutique. C’est ainsi que les Pigeard créèrent leur première succursale dans la ville de Brou.

 

En 1963 l’entreprise fêta son centenaire et c’est à cette date que Georges Pigeard (troisième du nom) sortit de l’école d’optique de Morez. Plus tard, il reprit à son tour les rênes de la maison et remodela le magasin selon les nouvelles normes alors en vigueur aux USA, où tous les produits étaient mis en valeur sur des facings fixes et non pas stockés dans des tiroirs où seul l’opticien était habilité à choisir pour son client la lunette qui lui conviendrait le mieux. C’est le système qui est employé chez tous les opticiens à l’heure actuelle, mais à cette époque cette présentation était révolutionnaire et notre activité se développa alors de manière importante.

Plus tard, au début des années 80, à la suite d’une rencontre avec un ami ophtalmologiste et membre du « Rotary Club International » qui opérait en Afrique, Georges Pigeard créa le « Rotary Aphaque System ». Il fut ainsi, par ce concours de circonstances, l’un des fondateurs « d’Ophtalmos Sans Frontières » (bien qu’il ne fût pas ophtalmologiste…). Son système astucieux pour les opérer de la cataracte (les aphaques) permettait grâce aux lunettes qu’il avait conçues de façon simple et ingénieuse de retrouver une vision convenable pour les patients et cela pour un coût des plus modiques. Il en fut fabriqué des centaines de milliers durant plus de 15 ans. Ces lunettes pouvaient être portées par le plus grand nombre car elles ne nécessitaient pas d’avoir recours à des machines ni à l’électricité pour tailler les verres puisqu’elles n’acceptaient qu’un seul diamètre de verre standardisé et donc facile à mettre en place avec la seule aide d’un tournevis.

 A la suite du décès de son père, Christophe Pigeard reprit l’entreprise et créa en 2004 un troisième point de vente dans la ville de La Loupe, où son grand-père avait l’habitude de se rendre dans le passé pour les marchés.

Puis son fils Antoine Pigeard (sixième génération) en 2013, décida lui aussi de faire de l’optique son métier. Ce dernier travaille désormais avec son père après avoir suivi ses études d’optique à l’AEPO de Paris (école centenaire elle aussi) et envisage à terme de reprendre la direction de l’entreprise.

En 2014, le magasin de Brou fut déplacé pour s'agrandir. (3 fois avant de s'établir définitivement à sont emplacement d'aujourd'hui). Le magasin de Nogent Le Rotrou fut déplacé lui aussi pour s'agrandir, en 2021.

Ainsi aujourd’hui, après plus de six générations consécutives à la tête de son entreprise, la famille Pigeard est toujours aussi respectueuse de ses clients, de l’amour qu’elle porte à son métier, et continuera de garder cet état d’esprit de qualité, de service de compétence, et de modernité, pour toujours servir au mieux ses clients quoi qu’il arrive !

Les opticiens Pigeard, éternellement jeunes, de génération en génération.